Dans la vie de tous les jours, elle peut marquer la surprise, l’exaspération, la colère. Lorsqu’on cherche un peu sur Internet des propositions, on trouve surtout « fils de pute ». Personnellement, je pencherais plutôt, selon les circonstances, pour un « putain de ta mère » ou un « putain de ma mère » pour les raisons qui suivent. « Fils de pute » et « putain de ta (ou ma) mère » rendent correctement compte toutes deux du mot « puta ».
En revanche, « pariu » m’incite à désigner sans détour, comme dans l’expression portugaise, la « mère » plutôt que le « fils », car « pariu » est le perfeito do indicativo du verbe « parir » (« accoucher »), donc directement associable à l’idée de maternité. De plus, je crois utile de distinguer la traduction de « filho da (ou de) puta », qui n’incite guère à l’exégèse, de la traduction de « puta que pariu », qui peut entrouvrir une série de placards lacaniens.
Reste qu’il faut décider, pour se conformer aux usages ayant cours en français, entre « ma mère » et « ta mère », le premier portant en lui une dose d’auto-ironie qui sied, par exemple, à l’adaptation du Chatterton de Gainsbourg par Seu Jorge lorsqu’il s’exclame « E eu, puta que pariu, não vou nada bem », tandis que le second stigmatise un interlocuteur, fût-il imaginaire. Cela étant, je reste ouvert à toute proposition. Ne craignez pas de nous faire part de vos éventuels arguments. À condition toutefois de ne pas vous montrer outre-mesure vulgaire.